En combinant la pratique de la gravure sur bois, du dessin et de l’installation Elise Benard apporte des réponses à la question sans cesse renouvelée : quelle forme donner à l’expérience du temps?
Elle explore les potentialités du bois, trouvant dans cette fibre vivante autant le sujet que le matériau de ses pièces.
La résistance de la matière et les gestes répétés nécessaires aux étapes de reproduction d’une estampe interviennent comme autant de traces, d’empruntes d’une temporalité démultipliée. L’expression plus instantanée du dessin exprime la fragilité et l’évanescence du moment. Les dialogues crées par l’agencement d’éléments manufacturés et d’images originales interrogent la place de notre regard et de son perpétuel mouvement. L’artiste exploite le potentiel évocateur des lieux, des objets de récupération, et compose des formes de synthèses ou de précipités plastiques, avec en contrepoint des bandes sonores ou vidéo.
C’est ainsi qu’en rebattant des signes visuels primordiaux (environnement naturel et habitat), Elise Benard souligne les différentes strates, les différents états de la matière et de son renouvellement. Elle témoigne de manière poétique de l’épaisseur quotidienne et subjective du temps, en révélant les liens parfois invisibles que celle-ci provoque entre les éléments, les entités, les générations.